Bilan des contrôles pour l’année 2022
Environ 2 500 analyses sont réalisées chaque année en Martinique sur les denrées alimentaires pour contrôler leur éventuelle contamination par la chlordécone et vérifier le respect des limites maximales de résidus, ou LMR. Ces contrôles sont réalisés soit à la production par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), soit sur les lieux de vente par la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS).
À cet effet, un plan de surveillance (PS) et un plan de contrôle (PC) sont mis en œuvre avec pour objectif, d’une part d’évaluer la prévalence des contaminants dans les denrées issues des animaux d’élevage, sur les produits de la pêche et sur les productions végétales primaires destinées à la consommation humaine et d’autre part de détecter les non-conformités.
• Les denrées végétales
Les denrées végétales sont contrôlés au niveau des lieux de vente par la DEETS et de production primaire, sol et fourrage par la DAAF. Au total 433 prélèvements ont été effectués en 2022, avec un taux de conformité de 96,8% (hors sol et fourrage pour lesquelles des LMR ne sont pas définies).
La DAAF met en œuvre un double niveau de contrôle. Tout d’abord, elle réalise un plan de surveillance sur les cultures peu sensibles à la chlordécone avec un choix aléatoire des exploitations. En complément, elle exécute un plan de contrôle ciblé sur des zones à enjeu compte tenu du niveau de pollution du sol ou en fonction d’éléments entraînant une suspicion de non-conformité potentielle des productions sensibles à la chlordécone. En cas de non-conformité constatée, la destruction des cultures concernées est imposée.
Les prélèvements sont réalisés en supplément des contrôles à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.
• Les denrées animales terrestres
1 410 prélèvements ont été effectués sur les denrées issues d’animaux terrestres (bovin, porcin, ovin/caprin, volaille, œufs).
Bovins :
Trois niveaux de contrôle (plan de contrôle renforcé et allégé, plan de surveillance) sont mis en œuvre à l’abattoir pour adapter le suivi des élevages en fonction du niveau de risque. Les analyses portent sur la graisse péri-rénale. Le respect de la LMR de 20 µg/kg dans le muscle est garanti par un taux égal ou inférieur à 27 µg/kg dans la graisse.
Tous types de contrôles confondus, plus de 900 prélèvements sont réalisés chaque année sur bovins, dont 57 % en plan de contrôle. En 2022, le taux de conformité était de 97 %.
Un plan de surveillance est réalisé par dépistage aléatoire sur une partie des carcasses (5 à 10 % du cheptel). Si les résultats du plan de surveillance font apparaître la présence de chlordécone (au-dessus de la LMR) ou lorsque sont identifiées des pratiques d’élevage à risque, les élevages concernés sont suivis dans le cadre du plan de contrôle renforcé qui prévoit une analyse systématique de tous les animaux abattus avec consignation de toutes les carcasses. Celles-ci ne sont libérées pour commercialisation qu’après confirmation de leur conformité. Enfin, les élevages précédemment soumis au contrôle renforcé qui ont pris des mesures pour éviter la contamination du bétail et dont les résultats d’analyse reviennent négatifs sur une période de trois ans font l’objet d’un suivi particulier au sein d’un plan de contrôle allégé.
Autres animaux d’élevage :
Des plans de surveillance et de contrôle sont également réalisés sur les ovins, caprins, porcins ainsi que les volailles. Environ 270 prélèvements sont réalisés chaque année sur ces espèces (35 % pour les ovins/caprins, 15 % pour les porcins et 50 % pour la volaille). Le taux de conformité est proche de 99 % toutes espèces confondues.
Œufs d’élevage de plein air : Un plan de surveillance est mis en œuvre sur les œufs d’élevage hors sol et en plein air. Plus d’une centaine de prélèvements sont réalisés par an. En 2022, le taux de conformité était de 93 %. Les contrôles démontrent l’absence de toute trace de chlordécone dans les œufs d’élevage hors sol. Pour les élevages en plein air, la qualité du sol des parcours et des bâtiments est primordiale pour éviter la contamination des œufs. Davantage exposés par nature, ces élevages font l’objet d’un plan de surveillance plus soutenu.
• Les produits de la pêche
En 2022, 599 prélèvements ont été réalisés sur les étals en plan de surveillance et plan de contrôle (85 % de poissons, 2 % de mollusques et 13 % de crustacés). Les taux de conformité sont de 97,6 % pour les poissons et 87 % pour les crustacés. Aucune non-conformité n’a été mesurée pour les mollusques.
Par ailleurs, des plans de surveillance sont réalisés pour les produits d’importation (59 prélèvements) et pour les produits d’aquaculture (10 prélèvements). Aucune non-conformité n’a été relevée.