La forêt et la filière bois en Martinique

Quelques données

Superficie de la Martinique 110 000 ha
Superficie forestière 48 000 ha
Taux de boisement 43%
Les Espaces Boisés Classés (EBC) 26 300 ha
Forêt publique 16 000 ha
- départementalo-domaniale . 9 700 ha
- départementale . 1 300 ha
- forêt domaniale du littoral . 1 800 ha
- forêt du conservatoire du littoral . 1 300 ha
- mangrove (domaine public maritime) . 1 900 ha
Forêt privée 32 000 ha

Le relief montagneux de la Martinique, procure une grande diversité de faciès forestiers : mangroves, forêts sèches ou xérophiles généralement très dégradées et réduites à des formations arbustives ou herbacées, forêts humides ou mésophiles, forêts très humides ou hygrophiles, forêts d’altitude, formations basses aux arbres tortueux (46 % forets humides et 39 % forêts sèches).
Ces forêts présentent donc une très grande biodiversité (400 à 500 espèces d’arbres dont 20% naturalisées) mais qui peut être menacée par des espèces invasives (bambous, tulipier du Gabon....)
La forêt joue un rôle essentiel de protection dans les zones au relief escarpé et à forte pluviosité.
Occupant une grande partie de ce territoire très peuplé, elle subit de fortes pressions (urbanisation, agriculture, tourisme de masse) ; les occupations illégales y sont nombreuses et parfois conflictuelles. Si les forêts publiques jouent un rôle déterminant dans l’organisation du territoire et le développement de ces îles, le rôle des forêts privées n’est pas à la hauteur de leur importance ; considérées surtout comme des réserves foncières, elles sont pour la plupart délaissées, dégradées et mal gérées.

Les forêts littorales

Les forêts littorales sont très importantes en termes d’aménagement du territoire, l’urbanisation et l’activité économique y étant largement implantées.
La zone dite des 50 pas géométriques, qui existe dans les quatre DOM, est une bande de 81,20 m délimitée à partir du rivage de la mer. Elle appartient au domaine public de l’État à l’exception des terrains forestiers qui font partie du domaine privé de l’État et qui constituent la forêt domaniale littorale. Les espaces restés naturels (hors forêt domaniale littorale) sont affectés au Conservatoire du Littoral et les zones urbanisées aux communes pour leurs opérations d’urbanisme. Il existe donc sur le littoral trois types de forêt publique :
 les forêts domaniales littorales sur près des 2/3 du périmètre de l’île,
 les forêts et terrains littoraux du Conservatoire du Littoral,
 les mangroves qui font partie du domaine public maritime mais dont la “ superficie forestière ” bénéficie du régime forestier.

Ces espaces littoraux sont fragiles et très convoités, leur protection impose des opérations foncières dont l’instruction est longue et complexe. Les objectifs d’acquisition à long terme du Conservatoire sont les suivants (DPM=domaine public maritime) : 1500 ha en DPM et 3500 ha hors DPM

Dans les forêts domaniales littorales et pour le compte du Conservatoire du Littoral, l’ONF assure le gardiennage des propriétés (squattérisation très importante), la protection de ces écosystèmes très sensibles, pouvant aller jusqu’à la reforestation et l’aménagement pour l’accueil du public.

Les espaces protégés sont importants par rapport à la taille relativement modeste de ces territoires. Leur gestion est souvent assurée par l’ONF en fonction de ses attributions propres ou par délégation, de sorte que c’est avec ses agents que les populations ont généralement le plus de contacts

La filière bois

Dans les îles, les surfaces productives ne représentent que quelques pour cent de la surface totale et la production de bois cède le pas à la protection des sols, des paysages, de la biodiversité et à l’accueil du public (plages et tourisme de nature). La production de la forêt privée est partout négligeable et la production de la forêt publique est loin de satisfaire la consommation locale. Elle est très subventionnée comme les autres productions agricoles ou industrielles

A la Martinique, 1200 ha sont exploitables en forêt domaniales et environ 500 ha en forêt privée. La récolte annuelle est de 3000 m3 grumes de bois d’œuvre issus des plantations de Mahogany dont 2500 m3 issus des forêts publiques (15 à 20 ha exploités / an). La forêt est sous-exploitée car les conditions d’exploitation sont rendues difficiles par le relief. Le rendement au sciage est faible et l’île importe 40 000 m3 de sciage par an (essentiellement bois de conifères de métropole et bois exotique du Brésil et Guyane) ainsi que la totalité de l’ameublement dans la gamme moyenne et le bas de gamme. Les entreprises de transformation produisent essentiellement de la menuiserie-ébénisterie et de la charpente.

Pour en savoir plus sur la forêt privée


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